LE HAREM OCEANIEN
par Bob Slavy, Collection des Orties Blanches, avec 12 compositions de Léon Pierre, 1935
Résumé : Ca commence conjectural à souhait : l'ingénieur Hugues Derbent est abordé par le docteur Athanase Tigraphos qui l'hypnotise et lui remet un flacon contenant un mystérieux breuvage ; ordre lui est donné d'en absorber quelques gouttes chaque soir et de retrouver le docteur douze jours plus tard. Mandé par la suggestion post-hypnotique, Hugues se rend le jour dit à l'hôtel du docteur qui lui injecte dans la veine frontale un liquide incolore. Le curieux praticien lui explique que ceci termine son immunisation, car il a décidé de répandre sur le Globe une peste inexorable. Avant la "Grande Purification", Hugues peut choisir 6 personnes méritant d'être sauvées. Le docteur lui remet pour elles un nouveau flacon, ainsi qu'une boule de verre. Enfin, il implante une dernière suggestion dans l'esprit de sa victime ; dans 6 mois, Hugues devra briser cette boule qui contient les germes de la nouvelle peste.
Ayant choisi de sauver ses parents, Hugues leur administre les gouttes du flacon, puis à la date prévue, il brise la boule. Les choses vont alors très vites. Trois mois plus tard, il ne reste sur terre que les personnes immunisées et les animaux sur lesquels la peste n'a pas prise. La mort vient par décomposition du sang provoquant un étouffement intérieur. A peine tombés, les corps se réduisent rapidement à l'état de poussières. Les survivants s'organisent tant bien que mal et deux mois après la destruction de l'humanité, un message du docteur leur parvient par radio.
C'est la fine fleur de l'intelligence d'Europe que Tigraphos a sauvée. Il les réunit d'abord à Avignon, puis tous embarquent en train pour la province méridionale du Portugal, l'Algarve. Deux autres colonies à Bakou et à Los Angeles regroupent les survivants des autres parties du Globe. Enfin, le "Maître" tel qu'il se fait désormais appeler leur enjoint de se rendre à Honolulu où il compte se faire bâtir un palais. Hugues met donc ses talents d'ingénieur au service de la construction de ce Sérail nouveau genre. Et c'est là que le roman dérape de l'anticipation à l'érotisme mou. Pour comprendre ce qui a bien pu se passer, j'ai dû consulter les Enregistrements Akashiques qui restent du dialogue entre l'auteur Bob Slavy (c'est cela oui) et son éditeur :
- Désolé, mon vieux Bob, mais notre collection d'anticipation est supprimée. Elle est remplacée par celle des Orties Blanches à l'intention des sados masos. Garde donc le début de ton roman tel quel, mais rajoute un harem style rococo, des corsets trop serrés, des nymphes attachées à des fauteuils spéciaux, quelques coups de fouets sur des fessiers pré-pubères, des scènes saphiques pas trop détaillées, un peu de pédophilie traitée comme un vice exclusivement grec, enfin tu vois le genre, pas besoin de te faire un dessin.
- Et pour mon héros qu'est-ce que je fais, je le supprime ?
- Pas du tout, tu n'as qu'à lui faire changer de sexe !
Aussitôt dit, aussitôt fait : constatant que Hugues est hermaphrodite, le docteur l'opère en deux/trois coups de scalpel et l'intègre à son harem. Huguette deviendra bien vite sa préférée et l'on aura droit à des ambiances moites jusqu'à la fin du bouquin.
© Jean-Louis Brodu 2003
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