LE CHATEAU DES FRANCS
par Stéphane Renault, Collection Le diamant noir, Editions Défense de la France (1945)
J‘avais fini par trouver un moment en été pour lire ce bouquin avec attention. De retour à Paris, je m’apprêtais à en faire un résumé dans les formes, puisque j’avais déjà tapé le titre, le nom de l’auteur et les autres renseignements sur l’édition. Et c’est là que mon inconscient a parlé. J’ai tout simplement oublié le bouquin en vacances. Il a dû glisser outre part lorsque j’ai fait mes bagages. Je vais donc essayer de me livrer à un exercice de remémoration du contenu de ce livre.
Résumé remémoré : Commencé à Buchenwald et terminé à Paris en 1945, il a pour thème central la résurrection scientifique et les conséquences sociales qu’elle implique. L’action se déroule dans une atmosphère bon enfant très Quatrième République. Deux savants, amis de longue date, se retrouvent dans un ancien Château des Chevaliers Francs, quelque part entre Liban et Maghreb. Le premier est spécialiste de la science des ultrasons (chaque fréquence a des effets spécifiques sur tel ou tel animal ou plante ; et l’une d’elle permet d’entendre les voix des âmes du Purgatoire) ; l’autre a trouvé comment conserver les cadavres en parfait état. Ils conjuguent alors leurs talents pour ressusciter, dans des corps de décédés récents, les âmes patientant dans le Purgatoire. Les premiers ramenés à la vie dont D’Artagnan, Le Vieux de la Montagne, et le Protohistorique se débrouillent plus ou moins bien dans le monde moderne. Ils reviennent au Château des Francs, un an plus tard, pour raconter leurs aventures. Nos deux héros pratiquent ensuite moult ressuscitations et deviennent des célébrités mondiales.
Améliorant sans cesse leur procédé, ils ressuscitent au choix les personnalités les plus éminentes ou le plus humble des humains ayant jamais foulé la planète (enfin, ceux qui patientent dans le Purgatoire). Bientôt, le gouvernement français rappelle les deux savants au pays et lui confie un Institut de ressuscitation. Ils rajeunissent le Chef de l’Etat en transférant son esprit dans le corps d’un jeune suicidé qui hérite, pour sa part, du corps décrépi du vieillard. Les deux savants n’acceptent pas l’obligation qui leur est faite de ressusciter certains décédés ou de rajeunir des édiles dont le pays a besoin pour affirmer sa grandeur. Nos deux héros se voient donc obligés de fuir dans une île du Pacifique où ils poursuivent leurs expériences et se rajeunissent en échangeant de corps. Ils reviennent incognito à Paris voir comment leur progéniture de ressuscité se comportent. Ils partent ensuite en Afghanistan pour s’y faire oublier. Malgré une certaine préciosité dans l’écriture, ce bouquin kitsch en diable dépeint un monde mental qui tient encore la route.
© Jean-Louis Brodu 2003
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