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LE CATACLYSME

par Stephen GILBERT, STOCK, 1947.

Résumé : LE CATACLYSME (THE LANDSLIDE, 1943) sort en 1947 en France dans une traduction de Jean Talva qui restitue ce premier roman dont les événements se déroulent : "dans un lointain district, AVANT L'INSTALLATION DU CHEMIN DE FER". Utilisant le mode gentillet du roman pour adolescent narré à la première personne, GILBERT fait remonter le passé enfoui pour établir un subtil réquisitoire contre toutes les formes de domesticité.

Un glissement de terrain fait remonter à l'air libre des choses d'un passé révolu : des oeufs aussitôt éclos, des plantes qui se revivifient au soleil et des bêtes fabuleuses. Une jungle d'avant la civilisation apparaît dans le Val de Neencroom. Là, l'enfant et son grand-père rencontrent un drôle de chien, un lézard volant, un serpent de mer et un dragon. Ces bêtes fabuleuses sont beaucoup plus intéressantes que de vulgaires dinos post-darwiniens. Elles peuvent communiquer mentalement avec l'enfant au cœur pur. Le grand-père peut bientôt lui aussi échanger avec le dragon le souvenir de temps plus chauds où les mœurs étaient plus sereines.

Mais la nouvelle de ce compagnonnage hors norme se répand et le village de pêcheurs irlandais tremble en accusant les deux sorciers de s'être attachés les faveurs de démons de l'enfer. Le Père Bynion, responsable de la sauvegarde des âmes du village, tente bien d'exorciser la situation, mais rien ne peut ébranler la somnolence antédiluvienne du dragon endormi dans son église. Même papa et maman sont contre nos héros qui s'enfuient avec le dragon et le drôle de chien vert. Ils partent vivre dans une caverne creusée dans le roc par le dragon. Wolfe, le garçon, en profite pour égayer ses journées de saines chevauchées sur le dos du serpent de mer.

Ils partagent bientôt la faculté de communiquer par l'esprit avec tous les animaux du présent et du passé remonté ; ceux-ci les aideront à vaincre les ruses des villageois dont la majorité ne pensent qu'à les assassiner. Mais l'été se termine, il fait de plus en plus froid. Le feu dans la caverne réchauffe à peine tous les animaux qui évoquent tour à tour leur existence sous la tutelle des hommes. Seul un animal encapsulé dans une gangue de pierre déclare préférer le froid. C'est un rescapé d'une époque glaciale encore plus reculée. Le dragon commence à dépérir, tout comme l'ancestrale végétation. Le serpent de mer décide d'émigrer vers les îles sous le vent, car un phoque lui a affirmé que d'autres serpents de mer y demeurent en profondeur. Enfin, ces survivants d'un âge lointain sont tous morts ou disparus. La communication avec les autres animaux est rompue. L'enfant rentre au village laissant son grand-père choisir une fin que le lecteur devra lui aussi deviner pour ce roman très prenant et très amer.

© Jean-Louis Brodu 2003

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